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Les aventures d’Ulysse - Introduction

Sur ce blog, les enfants pourront retrouver le récit des aventures d’Ulysse, racontées dans l’ordre chronologique.

Les 25 chapitres des ces aventures, qui constituent l'Odyssée, seront publiés régulièrement, sous forme de feuilleton.

Le texte, adapté pour la jeunesse, est dans une langue riche, qui est celle employée par F.Daburon dans “L’Odyssée d’Homère mise à la portée de tout le monde”, parue en 1875.

Les illustrations de Newell Convers Wyeth, Sir William Russel Flint et Jan Styka sont issues de trois éditions de luxe de l’Odyssée, tirée chacune à 500 exemplaires dans leurs pays respectifs :
The Odyssey of Homer, George Herbert Palmer, 1929 (États-Unis)
The Odyssey of Homer, The Medici Society, London, 1924 (Royaume-Uni)
L'Odyssée d'Homère, Société générale d'imprimerie et d'édition, 1925 (France)


Les aventures d’Ulysse - couverture


F. Daburon avait également rédigé une introduction pour « donner une idée suffisante de la religion, des usages, des mœurs, et autres faits de la Grèce Antique », la voici :



Introduction à la mythologie grecque



L’Iliade et l’Odyssée sont considérées comme des chefs d’œuvre de la Grèce antique, parmi les premiers de la littérature occidentale. Ces deux épopées sont attribuées au poète grec Homère.

L’Iliade raconte un épisode de la guerre de Troie, la Colère d’Achille. Et l’Odyssée est le récit des voyages, des aventures et des malheurs d’Ulysse, roi de l’île d’Ithaque, après la guerre de Troie, jusqu’à son retour dans ses foyers.

Mais vous ne liriez pas ces aventures avec tout le plaisir et tout l’intérêt possibles, si vous n’aviez quelques notions sur la mythologie grecque. C’est pourquoi, avant tout, je dois vous donner un aperçu de la religion, des cérémonies religieuses, qui étaient pratiquées dans ces pays et y tenaient une place considérable.


Tout d’abord, il faut savoir que ces peuples croyaient à la pluralité des dieux, c’est-à-dire, qu’au lieu d’un seul Dieu qui a tout créé et qui gouverne tout, ils croyaient qu’il y en avait plusieurs, et même un très grand nombre. Non seulement il y avait un nombre infini de dieux et déesses, mais il y en avait de toutes les sortes, de toutes les grandeurs. On appelait nymphes certaines déesses inférieures et celles, moindres encore, qui les servaient. Il y avait ainsi les nymphes marines, les nymphes des eaux, des bois, des prés,… On les distinguait par les noms de néréides, naïades, dryades, etc…

Le plus puissant des dieux, celui qui régnait dans l’Olympe, était Jupiter. Il tenait dans sa main la foudre, et faisait gronder le tonnerre. Cependant, il y avait quelqu’un au-dessus de Jupiter, et au-dessus de tous les dieux, quelqu’un à qui tout obéissait, c’était le Destin ou les Destins. Il n’avait point d’autels : on ne le priait point, on ne lui offrait point de sacrifices. Mais ce qu’il voulait, ce qu’il avait décrété, arrivait irrésistiblement.

Jupiter et Thétis, par Ingres

Jupiter et Thétis - une néréide, mère d'Achile - par Ingres


Citons d’abord trois déesses : Junon, Vénus et Minerve. Junon est l’épouse de Jupiter, Vénus, la déesse des grâces et de la beauté, Minerve, la fille de Jupiter, était celle de la sagesse, des arts, de l’industrie. Elle présidait aussi aux combats, ainsi que son frère Mars, le dieu de la guerre. Minerve s’appelait aussi Pallas Athénée.

Jupiter avait deux frères : l’un, Neptune, dieu des mers, qui portait pour sceptre un trident, espèce de fourche à trois dents ou pointes. L’épouse de Neptune était Amphitrite, reine des mers. L’autre frère de Jupiter était Pluton, dieu des enfers, dont l’épouse était Proserpine.


Les chevaux de Neptune par Walter Crane

Les chevaux de Neptune par Walter Crane


Mercure, Vulcain, Apollon étaient fils de Jupiter : Mercure, messager des dieux, Vulcain, dieu de la forge et forgeron. Apollon, dieu de la lumière. Monté sur un char de feu, c’était lui qui conduisait, à travers l’espace, le soleil, flambeau du monde. Il était aussi le dieu des arts, de la musique, de la poésie, et, à ce titre, présidait le conseil des Muses, neuf sœurs, filles de Jupiter, lesquelles inspiraient, ainsi qu’Apollon, les poètes et les musiciens.

Diane, sœur d’Apollon, déesse de la chasse. On la représente un arc à la main et un carquois sur l’épaule, parce que l'arc et le carquois étaient les instruments de chasse, avant que la poudre et le fusil eussent été inventés.


Diane par Orazio Gentileschi

Diane par Orazio Gentileschi


Un chapitre raconte la descente d’Ulysse aux enfers. Les Enfers, qu’il ne faut pas confondre avec l’Enfer du christianisme, étaient le séjour de tous les morts, des bons et des mauvais, mais séparés les uns des autres, et leur sort, vous le devinez, était bien différent. Les enfers étaient situés au-dessous, ou au centre de la Terre. La partie habitée par les justes, les heureux, s’appelait les Champs-Elysées. On nommait Tartare ou Ténare, celle des méchants, livrés aux supplices.

Vous n’ignorez pas que l’homme est composé d’un corps et d’une âme. Ce que les anciens appelaient ombre tenait à peu près le milieu entre le corps et l’âme. À la mort, ce qui survivait, l’ombre, s’envolait aux enfers. Elle comparaissait devant un tribunal de trois juges : Minos, Éaque et Rhadamante, qui l’envoyaient, selon ses mérites, dans le Tartare ou dans les Champs-Élysées.

Un chien énorme, à trois têtes et à trois gueules, Cerbère, gardait les enfers. On y voyait plusieurs fleuves, parmi lesquels, le Styx avait le privilège de rendre inviolables, même aux dieux, les serments qu’on faisait en son nom. Jurer par le Styx, c’était s’engager irrévocablement.

Pour honorer les dieux, on les invoquait, on leur offrait des sacrifices, ou on leur faisait des libations. Pendant les libations, on répandait du vin de sa coupe en l’honneur d’un dieu ou de tous. Les sacrifices consistaient dans l’immolation d’une ou de plusieurs victimes : bœufs, génisses, porcs, brebis, etc… Le plus solennel était celui d’une hécatombe, c’est-à-dire de cent bœufs ou autres animaux. Une partie de la chair des victimes était réservée pour les dieux, l’autre servait dans un festin.

Les augures et les devins étaient des personnages sacrés, prédisant l’avenir, qu’ils lisaient dans certains signes : le vol des oiseaux, les entrailles des victimes, etc… Les hérauts avaient aussi quelque chose de sacré : c’étaient des messagers. On appelait Mercure le héraut céleste. Ne confondez pas les hérauts avec les héros. On appelait héros les guerriers fameux : ainsi Achille, Agamemnon, Ulysse, ainsi, et avant tous les autres, le grand Hercule. Souvent néanmoins, on donne ce nom à de simples guerriers.

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