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8 - Au royaume des morts

Après une année passée dans l’île de Circé, Ulysse entreprend un voyage aux enfers. Là, il va rencontrer des ombres. Il consulte Tirésias, qui va lui annoncer ses destinées futures. Il va rencontrer sa mère Anticlée, qui l’instruit de l’état actuel de sa famille. Il va apercevoir les ombres des héros qu’il a connus : Agamemnon, Achille, Hercules.

Lançant à la mer notre vaisseau, nous y avons embarqué la brebis et le bélier noirs, et nous sommes montés nous-mêmes, pâles, les paupières mouillées de larmes, l’âme saisie d’horreur. Circé nous avait envoyé un vent favorable : nos voiles s’emplirent, le navire fendit l’air avec rapidité. Tranquillement assis, nous laissâmes au pilote et au vent le soin de diriger notre course.

Dès le soir même, touchant l’extrémité de l’Océan, nous avons rejoint le pays des Cimmériens, toujours enveloppé de nuages et d’une épaisse obscurité. Descendus sur le rivage, nous avons débarqué les animaux et, pénétrant jusqu’au lieu que m’avait indiqué Circé, nous vîmes les enfers s’ouvrir devant nous.

Mon premier soin fut, suivant ce qu’avait prescrit la déesse, de creuser une fosse large et profonde et d’en arroser les bords d’effusions de miel, de vin, d’eau limpide blanchie d’une pure farine, en l’honneur du peuple entier des âmes. Je promis ensuite aux ombres de leur immoler, dès mon retour à Ithaque, une génisse stérile et à Tirésias un bélier noir, le plus beau de mes troupeaux.

Après avoir adressé aux morts mes prières et mes vœux, j’égorgeai les victimes sur la fosse ; le sang y coula en noirs torrents. Bientôt, du fond de l’Erèbe s’éleva de tous côtés le peuple léger des ombres. On y vit confondus les épousés, les hommes moissonnés dès leur printemps, les vieillards courbés sous le poids des ans et des travaux, les jeunes filles gémissant d’avoir exhalé, à leur tendre aurore, le souffle de la vie, une foule de guerriers couverts de blessures et chargés d’armes ensanglantées.

Toutes ces ombres se pressaient autour de la fosse, avec des hurlements affreux. Mais, selon l’ordre de Circé, je les écartai intrépidement avec mon glaive, ne leur permettant pas d’approcher du sang avant que Tirésias eût rendu ses oracles.


Ulysse : Illustration de N. C. Wyeth

Illustration de N. C. Wyeth


Au milieu de toutes les ombres que j’écartai de mon glaive, apparut enfin celle du prophète Tirésias. Il tenait en main son sceptre d’or. Il me regarda et me reconnut :

« Héros infortuné, me dit-il, tu viens me consulter, tu veux connaître ta destinée... Retire ton glaive, laisse-moi m’abreuver de ce sang, et je vais te la dévoiler.

Je retirai mon glaive. L’ombre approchait de la fosse, et s’abreuvait du sang noir.


Ulysse : Illustration de Jan Styka

Illustration de Jan Styka


Voici quel fut son oracle :

— Fameux Ulysse, tu n’aspires qu’à un retour heureux dans ta patrie. Un dieu multipliera les obstacles sur ta route. Neptune ne te pardonne point d’avoir privé de la vue son fils Polyphème. Il te poursuivra sans relâche. Cependant vous parviendrez, quoiqu’à travers une foule de maux, au séjour de vos ancêtres, mais toutefois à une condition. Écoute : ton vaisseau, échappant aux tempêtes, ira heurter les bords de l’ile de Trinacrie. Là, dans de belles prairies, paissent les troupeaux florissants du Soleil, œil de l’univers. Respectez ces troupeaux. L’infortune alors cessera de vous poursuivre ; vous reverrez Ithaque. Malheur à vous si vous répandez leur sang ! Je t’annonce la perte de ton vaisseau et de tes compagnons. Et si, par la faveur des dieux, tu évites toi-même le trépas, ton retour sera lent, misérable. Après avoir vu disparaître tous tes amis, tu reviendras seul dans ta patrie, à bord d’un navire étranger.

D’autres douleurs, d’autres travaux t’attendent au sein de ton palais. Tu y trouveras des princes insolents, en possession de tes biens, se disputant la main de ta vertueuse épouse, essayant de la gagner par l’offre de leurs dons. Cependant, reparais dans tes foyers et tu les châtieras de leur insolence : soit par la force, soit par la ruse, tu les extermineras. Fais alors ruisseler, en l’honneur des dieux de l’Olympe, sans en oublier un seul, le sang des plus superbes hécatombes. Honore particulièrement Neptune par de beaux sacrifices. Ce dieu sera enfin apaisé. Le reste de ta vie s’écoulera dans une longue et heureuse vieillesse. Ta mort elle-même sera douce et ressemblera plutôt au calme repos du sommeil. Tu laisseras ton peuple dans la prospérité. La vérité même a dicté cet oracle. »

Pendant qu’il achevait de me parler, j’aperçus une ombre qui m’était bien connue, mais qui ne m’adressait point la parole et ne semblait pas faire attention à moi. C’était celle de ma mère. Je fis part de mon étonnement à Tirésias :

« Laisse-la, me dit-il, approcher de cette fosse et s’abreuver de sang. Elle te reconnaîtra et t’instruira de tout ce qui t’intéresse. »

L’ombre de Tirésias me quitta après ces mots, et se perdit dans la foule des autres ombres. Ma mère enfin s’approcha et toucha de ses lèvres le sang des victimes. Elle me reconnut aussitôt.

« Ô mon fils, dit-elle d’une voix pleine de lamentations, comment es-tu descendu vivant dans ce séjour de la mort ? Quoi ! Tu n’es pas encore rentré à Ithaque ? Tu n’as pas revu Pénélope et ton fils ?

— Ma mère, répondis-je, mes adversités, sans cesse renaissantes, m’ont contraint de venir ici consulter l’ombre de Tirésias. Non, je n’ai pas encore revu ma terre natale, ni aucune partie de la Grèce. Mais toi, ma mère, quel destin t’a plongée dans l’éternelle nuit ? Est-ce le chagrin ? Sont-ce les infirmités ? Parle-moi du bon vieillard Laërte, mon père, et du fils que je laissai au berceau. Vivent-ils encore ? Sont-ils en possession de mes domaines ? Ou quelqu’un a-t-il osé les en dépouiller ? N’espère-t-on pas mon retour ? Fais-moi connaître aussi les pensées, les sentiments de mon épouse. Est-elle toujours tendrement attachée à cet enfant ? Veille-t-elle sur mes biens ? Ou a-t-elle enfin donné sa main à quelque prince de la Grèce ?

— Rien ne saurait ébranler, répondit ma vénérable mère, la constance de ton épouse. Ah ! Elle n’a pas quitté le seuil de ton palais. Ses jours et ses nuits se consument dans les larmes. Tant que j’ai vécu, personne ne s’est emparé de tes domaines. Déjà Télémaque, tout jeune qu’il est, dirige la culture de tes champs. Formé par le ciel pour être un jour roi et juge suprême, il paraît dans les festins du peuple, et l’on se fait honneur de l’y admettre.

Mais ton père, hélas ! , ne porte plus ses pas à la ville. Il va cacher son désespoir au fond de ses campagnes. Il n’y a plus pour lui ni palais brillants, ni beaux tapis, ni riches vêtements. L’hiver même, il n’a d’autre lit que la terre. Enveloppé de vils manteaux, entouré de ses esclaves, il s’endort près du feu dans la poussière. Pendant les jours plus doux de l’été et de l’automne, on lui fait, sous une treille, un lit des feuilles qui jonchent la terre. Là, il gémit et déplore sans cesse sa destinée.

Ajoute à tant de peines le fardeau importun de la vieillesse. Voilà aussi, mon cher fils, ce qui a causé ma mort. Non, ce ne sont pas les infirmités dont personne n’est exempt ; mais l’inquiétude sur ton sort, les soupirs et les pleurs continuels que je te donnais, mon cher Ulysse ; le souvenir toujours présent de ton cœur noble et tendre, qui jadis faisait mon bonheur et ma joie, et dont je n’ai pu supporter la privation : voilà ce qui a consumé lentement ma vie, et a fini par l’éteindre. »

Après ces paroles si tendres, je brûlai d’embrasser cette mère adorée. Trois fois, je m’élançai pour la serrer contre mon sein, trois fois elle échappa à mes bras, comme un souffle fugitif, comme un songe léger. Ma douleur en devint plus vive :

« Ô ma mère, pourquoi te dérober à mes embrassements ? Unis par ces tendres étreintes, nous aurions joui, du moins un moment, du plaisir amer de confondre nos larmes. N’ai-je donc qu’un fantôme sous les yeux ?

— Mon fils, répondit l’ombre, telle est la condition de l’homme après la mort. Il n’y a plus ni chair ni os. L’âme, comme un songe voltigeant, vient habiter le séjour des ombres. Mais adieu, hâte-toi de remonter parmi les vivants. Retiens dans ta mémoire ce que tu auras vu et entendu ici. Un jour tu le raconteras à ta fidèle Pénélope, et lui seras témoin qu’à la mort tout ne meurt pas. »

Je voyais continuellement accourir d’autres ombres vers la fosse contenant le sang des victimes. C’est ainsi qu’elles se présentèrent, car la grande déesse Proserpine les avait envoyées, les femmes qui avaient été les épouses et les filles d’hommes puissants. Elles se rassemblèrent autour du sang noir, et je me concertai pour savoir comment je pourrais les interroger. Me rappelant ce que m’avait enseigné Tirésias, je les écartai avec mon glaive, et ne les laissai approcher de la fosse que tour à tour. Je pus alors les interroger à loisir et apprendre de leurs bouches leurs races et les événements fameux de leur vie.


Ulysse : Illustration de William Russel Flint

Illustration de William Russel Flint


Il me serait impossible de les nommer toutes, et surtout de vous répéter ce qu’elles me dirent ; de même pour les hommes qui leur succédèrent. La nuit entière s’y emploierait.

Mais peut-être, serez-vous curieux d’entendre ce qui regarde quelques-uns des amis qui, comme moi, revinrent de la guerre de Troie, mais subirent, au sein de leurs foyers, ou même sans les revoir, une mort sanglante. Je vis d’abord s’avancer l’ombre majestueuse d’Agamemnon, morne, triste, entouré de ceux qui, dans le palais d’Égisthe, furent assassinés avec lui. À peine ses lèvres eurent goûté le sang des victimes, qu’il me reconnut. Les yeux pleins de larmes, il jeta un cri plaintif, et, me tendant les bras, voulait me presser contre son cœur. Vains efforts ! La vigueur, la souplesse de ses membres se sont évanouies ; il n’était plus qu’une ombre !

« Ô le plus illustre des rois, lui dis-je dans l’émotion profonde de mon cœur, grand Agamemnon, est-ce bien toi qui t’offres à mes regards ? Quelle destinée t’a plongé si tôt au séjour des morts ? Neptune, déchaînant les tempêtes, t’a-t-il englouti dans les flots ? Est-ce dans une bataille ou au siège d’une ville que tu as succombé ?

— Non, mon cher Ulysse, répondit le fantôme, ce n’est pas dans une tempête ni par le feu ennemi que j’ai succombé. C’est Égisthe, c’est ma perfide épouse qui, m’attirant dans un piège exécrable, m’assassinèrent au milieu d’un festin, comme on assomme un bœuf dans sa paisible étable ! Tous mes amis furent égorgés avec moi. Tes yeux ont été témoins de bien des massacres ; tu as connu toutes les horreurs de la guerre, mais ton cœur intrépide n’eût pu supporter ce spectacle hideux. Autour des coupes sacrées, autour des tables où brillait tout l’apparat du festin, nos cadavres jonchaient le pavé ; le sang inondait la salle entière. Non, il n’est rien sur la terre, ni dans les enfers, de plus audacieux et de plus abominable qu’une femme que ne retient pas la pudeur, et dont les désirs n’ont plus de frein !

— Ulysse, ajouta-t-il, tu n’as rien de semblable à redouter de la part de Pénélope. La vertu respire dans son sein. Quand nous partîmes pour Troie, son fils était encore à la mamelle. Aujourd’hui, sans doute, il figure avec éclat parmi les hommes faits. Quelle heureuse destinée ! Son père, rentré dans Ithaque, aura la joie de le revoir, et ce fils serrera son père entre ses bras.

— Quant à moi, ajouta-t-il, par le crime de mon épouse, je n’ai pas même eu la douceur de revoir mon Oreste. Mais, réponds-moi, ne me cache rien : sais-tu s’il respire encore ? Où est-il ? Dans Orchomène ou à Pylos ? Ou bien à Sparte, chez mon frère Ménélas ? Son ombre n’a pas encore paru ici.

— Grand roi, lui répondis-je, je ne veux point te flatter par des paroles trompeuses. J’ignore absolument si ton fils vit encore. »

Tandis que nous nous avions cet entretien, parut l’ombre d’Achille, le plus vaillant des chefs de la Grèce, accompagné de son ami Patrocle ; son ombre me reconnut. Il me demanda aussi des nouvelles de son fils, Néoptolème :

« A-t-il soutenu la gloire de son père, ou l’a-t-il ternie ? Quelle figure a-t-il faite parmi nos héros ? Et mon père Pélée, est-il toujours honoré des Pthiotes ? Ou la vieillesse l’exposerait-elle à leurs mépris ? Ah ! Si je paraissais, ne fût-ce qu’un moment, tel que tu me vis sous les murs de Troie, dans le palais de mon père, quels que soient les insolents qui l’oppriment ou le méprisent, ils pâliraient à la vue de ce bras invincible.

Je lui répondis que je n’avais aucune nouvelle du roi Pélée son père ; quant à son fils Néoptolème, qu’il s’était montré digne de lui, sage et prudent dans le conseil, brave et terrible, comme un lion, sur les champs de bataille.

— Il était avec moi, ajoutai-je, dans ce fameux cheval de bois, si fatal aux Troyens. J’avais peine à retenir son ardeur. Après la ruine de Troie, il retourna, sans aucune blessure, chargé de butin et d’honneur dans sa patrie. »

L’ombre d’Achille, charmée d’apprendre que son fils n’avait point péri, s’éloigna et fit place à d’autres morts qui vinrent me raconter, en gémissant, leurs infortunes. Une seule, l’air sombre et désolé, se tenait à une longue distance. C’était celle d’Ajax, le fils de Télamon. Il ne pouvait me pardonner la victoire que je remportai sur lui devant toute la flotte. Il s’agissait de la possession des armes d’Achille, après la mort de ce héros. Thétis, sa mère, les avait proposé pour prix à celui qui en serait jugé le plus digne. Les Troyens, nos captifs, furent choisis pour arbitres, et me les avaient décernées. Ajax n’avait pu supporter son humiliation et s’était percé de son épée. Ah ! Plût au ciel que je n’eusse jamais obtenu ce triomphe ! La Grèce posséderait encore, dans Ajax, son plus ferme rempart. J’aurais voulu, du moins, adoucir et me réconcilier son ombre.

« Ajax, lui dis-je de la voix la plus affectueuse, peux-tu donc me haïr, même après le trépas ? Oublie, ombre généreuse, oublie ces armes fatales. Tous, chefs et soldats, nous sommes aussi inconsolables de ta mort que de celle d’Achille. Approche, ô prince que j’honore, dompte ton courroux, et ne sois pas inexorable. »

Il ne me répondit pas, mais s’enfonça plus avant encore dans la foule des morts. Je l’y aurais suivi, et me serais exposé à de nouveaux refus, si d’autres objets n’avaient attiré tout à coup mon attention, et redoublé ma surprise.

J’aperçus Minos, un des trois juges des enfers. Il était assis sur son trône, tenant à la main un sceptre d’or, et jugeant les ombres. Tous les morts passaient tour à tour devant son tribunal et répondaient de leurs actions. Parmi les grands coupables qu’il avait condamnés, je vis Titye. Il était enchaîné, et couvrait de son corps l’espace de neuf arpents [1]. Ce géant avait eu l’audace d’outrager Latone, mère d’Apollon et de Diane. Deux vautours, attachés à cette ombre, le bec enfoncé dans son sein, lui déchiraient incessamment le cœur, et c’était en vain que ses mains s’efforçaient de les écarter.

Là encore était Tantale. Ce monstre exécrable, voulant mettre à l’épreuve la science des dieux qu’il recevait à sa table, leur servit à manger la chair de son propre fils Pélops. Son supplice était celui de la faim et de la soif. On le voyait plongé, jusqu’au menton, dans un lac, d’une eau claire et pure comme le cristal. Ses lèvres, ses regards, ses traits, tout annonçait la soif ardente dont il était consumé. Chaque fois que le vieillard approchait ses lèvres brûlantes de l’onde, elle fuyait pour se perdre dans un abîme, et il ne voyait plus devant lui qu’une terre aride. Des arbres abaissaient, jusque sur sa tête, leurs branches chargées des fruits les plus séduisants, la poire, l’orange, la figue, l’olive, la pomme ; mais, sitôt qu’il levait la main pour en cueillir, un ouragan impétueux enlevait tout à coup ces branches hors de sa portée.

Sisyphe, à son tour, frappa mes regards, Sisyphe, brigand renommé, souillé de tous les crimes. Son châtiment était de pousser, sans relâche et sans repos, vers le haut d’une montagne, une roche énorme. On le voyait haletant, baigné de sueur, près d’atteindre le sommet ; mais aussitôt, par une force invincible, la masse retombait et roulait jusqu’au pied de la montagne. Il recommençait son labeur, pour n’en voir jamais la fin, et recommencer toujours.

Il me fut donné de voir Hercule, le plus fameux des héros de l’antiquité. Il me reconnut et m’aborda le premier :

« Tu portes donc comme moi, dit-il, ô fils illustre de Laërte, le fardeau des revers, mon éternel partage tant que m’éclairèrent les rayons du soleil ? Quoique fils de Jupiter, je fus soumis au plus vil des hommes, et il m’imposa les travaux les plus rudes, où il espérait que je laisserais ma vie. Avant toi, je descendis vivant au séjour des morts ; guidé par Mercure et par Minerve, je traînai l’affreux Cerbère hors des enfers. »

Il s’éloigna à ces mots, et s’enfonça dans le séjour des âmes. Je restai immobile, espérant voir d’autres ombres de ces temps reculés, un Thésée, un Pirithoüs, ces nobles descendants des dieux. Mais autour de moi se pressait de plus en plus la foule innombrable des morts. J’entendais du fond de l’enfer des hurlements, des clameurs effroyables.

Je frémis ! La pâle horreur glaça tous mes sens, et je me hâtais de me rendre à mon vaisseau. J’ordonnai à mes compagnons de courir tout préparer pour le départ. Ils se hâtèrent de détacher le navire du rivage, et de se placer sur leurs bancs. Un vent favorable s’éleva, et nous traversâmes de nouveau le grand fleuve, l’empire de la mer.

[1] Unité de mesure de la surface d'une terre qui valait un arpent carré, soit cent perches carrées, c'est à dire 0,51 hectare.

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