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Photo du rédacteurLucienne

15 - Retour à Ithaque

Ulysse prend congé d’Alcinoüs et d’Arété. Il s’embarque le soir. Le vaisseau arrive le lendemain matin à Ithaque. Ulysse étant encore endormi, les Phéaciens le déposent sur le rivage avec ses trésors. Ulysse à son réveil ne reconnaît pas sa terre natale.

Pendant que tout dormait dans l’île des Phéaciens, le roi, la reine, les chefs, réunis dans la vaste salle, écoutaient, silencieux et charmés, le récit d’Ulysse. Il avait cessé de parler que, muets, ils écoutaient encore. Alcinoos rompit enfin le silence :

« Puisque le ciel t’a conduit dans ce palais, aucune tempête, aucun malheur ne troublera plus ton retour, quelle que soit la rigueur du sort acharné à te poursuivre. Maintenant je m’adresse à vous, chefs de ce peuple, qui jouissez de l’honorable privilège de prendre part, chaque jour, à ces fêtes et d’entendre les chants divins de Démodoque ; ce n’est pas assez des riches vêtements, de l’or et des autres dons que nous avons faits à cet étranger, lesquels dons sont renfermés dans un coffre précieux ; qu’il ne s’éloigne pas sans recevoir un nouveau gage de notre estime et de notre affection, et que chacun de nous ajoute à ses dons un rare trépied et une urne superbe. Si ces largesses, telles que n’en reçut jamais aucun autre étranger, sont d’un prix qui excède nos forces individuelles, il est juste qu’un tribut y fasse concourir tous les citoyens. »

Tous approuvent l’avis d’Alcinoos et se retirent ensuite pour aller prendre, dans leurs demeures, le repos de la nuit.

Le lendemain, dès les premiers rayons de l’aurore, on les vit accourir sur le rivage, chargés d’urnes et de trépieds. Alcinoos, entrant dans le navire, fit ranger avec soin ces vases sous les bancs, pour que les rameurs n’éprouvent aucune gêne dans leurs mouvements. Un dernier festin réunit tous les chefs en l’honneur d’Ulysse. Démodoque y fit entendre sa voix. Mais Ulysse, dont le départ était fixé pour le soir, tournait souvent l’œil vers le soleil, impatient de le voir bientôt descendre sous l’horizon. Tel un laboureur qui a passé toute une journée à tracer, avec ses bœufs, de rudes sillons, voit avec plaisir le soleil disparaître, Ulysse fut content de voir le soleil rejoindre l’horizon.

Alors, s’adressant aux Phéaciens et particulièrement au roi, il dit :

« Alcinoos, roi de ce peuple, et vous, princes illustres, veuillez faire sans retard les libations pour me renvoyer heureusement dans ma patrie, et puisse le ciel couronner vos désirs ! Je pars, honoré de vos dons, comblé de vos bontés. Plaise aux dieux de les confirmer en y joignant les leurs ! Que je retrouve dans ma patrie une épouse fidèle, des amis dévoués. Et vous, dont je vais me séparer, puissiez-vous être longtemps la consolation et la gloire de vos femmes et de vos enfants ! Daignent les immortels, en faisant toujours fleurir au milieu de vous toutes les vertus, vous donner des jours prospères et détourner de cette île les calamités ! »

Ces paroles remplirent d’émotion tous les cœurs. Chacun pressa le roi de n’apporter aucun retard au départ de l’étranger. Alcinoos donna aussitôt l’ordre au héraut Pontonoüs de remplir les coupes du vin le plus pur et de les porter à tous les assistants,

« Afin, dit-il, qu’invoquant le père des dieux, nous ne retardions plus le retour de notre hôte dans sa patrie. »

Pontonoüs remplit les coupes et les porta aux convives. Les chefs, assis, firent les libations en l’honneur des dieux. Seul, Ulysse se leva et, mettant la coupe entre les mains de la reine, il lui dit :

« Ô reine, que rien ne trouble le cours de ta félicité, jusqu’à ce que, au terme d’une longue et sereine vieillesse, tu subisses, exempte de douleurs, le sort commun à tous les mortels. Je retourne au sein de mes foyers. Adieu, reçois mes vœux de bonheur pour toi, pour tes enfants, pour ton peuple et pour le roi. »

En achevant ces mots, Ulysse franchit le seuil de la salle et sortit. Un héraut, par l’ordre d’Alcinoos, le conduisit jusqu’au navire. La reine Arété le fit suivre de trois de ses femmes chargées d’une tunique de pourpre, d’un manteau éclatant, d’un coffre précieux, de vin et d’aliments.


Ulysse - Le navire des Phéaciens, par Jan Styka

Le navire des Phéaciens, par Jan Styka


Quand on fut arrivé au bord de la mer, les Phéaciens choisis pour accompagner Ulysse déposèrent ces dons dans le navire et étendirent des peaux et des tapis près de la poupe, pour qu’il y goûte un sommeil paisible.

Ulysse monta dans le vaisseau, et prit place sur cette couche. Tout était prêt ; déjà les rameurs rangés sur leurs bancs bouleversèrent de l’aviron le flot écumant. Le plus doux, le plus profond sommeil s’empara bientôt de tous les sens du héros. Un char attelé de quatre chevaux agiles et vigoureux, qu’excite encore l’aiguillon, ne volerait pas dans l’arène avec plus de rapidité que ne le fit maintenant sur la plaine liquide ce vaisseau chargé de la conduite d’un mortel dont la sagesse était comparable à celle des dieux de l’Olympe. Combien il avait jusque-là essuyé de travaux et de peines, en se faisant jour à travers les combats et les tempêtes ! Maintenant il oubliait, dans le plus calme sommeil, tant de soins et de maux.

Tout à coup brilla l’étoile qui annonce l’aurore, et, au même instant, le navire accosta sur une île, sur l’île d’Ithaque. Il y avait dans cette île un port consacré à Phorcys, dieu marin. Deux rocs escarpés, qui se jetaient dans la mer, formaient un rempart naturel contre la rage des vents. L’eau, dans ce port, n’était jamais troublée, et les vaisseaux, dès qu’ils y étaient entrés, restaient, sans être liés, immobiles. Un olivier le couronnait de son vaste ombrage. C’est dans ce port, connu des Phéaciens, qu’ils firent entrer le vaisseau dont l’essor fut si rapide qu’il alla s’enfoncer, à moitié, dans le sable du rivage.

Aussitôt, prenant dans leurs bras Ulysse avec les peaux et les tapis de pourpre sur lesquels il reposait endormi, ils descendirent à terre et déposèrent doucement le héros sur le sable sans qu’il se réveille. Le navire déchargé de tous les présents, et ses richesses cachées sous un olivier voisin, à l’écart de la route, ils reprirent le chemin de leur pays.

Toujours est-il que le héros, étendu sur sa terre natale, se réveilla. Il porta ses regards de tous côtés et ne la reconnut point. Tel fut l’effet de sa longue absence, mais bien plus encore d’un nuage épais dont Minerve l’environnait.

Elle voulait, avant que personne ne le voie, lui parler, s’entretenir avec lui. Elle voulait, pour ses projets, que ses amis, le peuple, sa femme même, ne le sachent revenu qu’après qu’il se soit vengé de ses ennemis.

Voilà pourquoi tout prit à ses yeux une face étrangère, la route, le port, les rochers, les forêts. Saisi de douleur, il chercha vainement le lieu de sa naissance. Il versa des larmes amères, se pensant trahi par les Phéaciens. Ainsi, et pensant de plus qu’ils avaient profité de son sommeil pour le dépouiller d’une partie des présents qu’il avait reçu des chefs, il parcourut rapidement tous ces objets. Les cuves, les trépieds, l’or, les riches vêtements, rien ne manquait.

Mais bientôt ses larmes recommencèrent à couler. C’est sa patrie qu’il voulait. Sans elle rien n’avait de prix à ses yeux. Se traînant le long du rivage battu des flots de la mer, il faisait retentir l’air de ses cris plaintifs, quand tout à coup parut Minerve sous la forme d’un jeune berger, remarquable par sa stature, la distinction et la beauté de ses traits. Ulysse, ravi, courut à sa rencontre :

« Ô berger, dit-il, toi que je rencontre le premier sur cette terre inconnue, sois béni du ciel, et que je trouve en toi un ami ! Sauve-moi, aide-moi à sauver ces richesses. Je t’implore comme un dieu, j’embrasse tes genoux. Mais, avant tout, réponds avec sincérité et dissipe mon incertitude. Quel est ce pays ? Quelle est cette ville que j’aperçois ? Suis-je dans une île ou sur un continent ?

— Il faut que tu viennes de terres lointaines, répondit la déesse, pour me demander le nom de ce pays. Tu n’es pas dans une contrée inconnue. Son nom est dans toutes les bouches, depuis les lieux qui voient naître le jour, jusqu’à ceux où il s’éteint dans la profonde mer. Cette île semée d’âpres rocs, même si elle est privée de plaines, n’est pas tout à fait stérile. Elle se dore de froment ; la vigne croît sur ses coteaux ; les chèvres et même les bœufs y ont des pâturages. Elle est ombragée de toute espèce de forêts ; des sources intarissables l’arrosent. Enfin, ô étranger, le nom d’Ithaque est surtout connu dans les champs de Troie, qui sont si loin de la Grèce.

À ce nom d’Ithaque, Ulysse, si longtemps malheureux, fut rempli d’enthousiasme. Toutefois, maître de lui-même et fidèle à la prudence, ne voulant pas se découvrir, il inventa, à l’instant la fable que voici :

— Le nom d’Ithaque ne m’est pas, en effet, inconnu. Il m’est parvenu, à travers la mer, jusque dans l’ile de Crète, ma patrie. J’ai été obligé de fuir : j’ai, par un motif de vengeance, ravi le jour au fils d’Idoménée, Orsiloque, le plus agile coureur de Crète. Il voulait m’enlever tout mon butin, le prix de cent combats et de périls incroyables pendant le siège de Troie. Il m’avait juré une haine éternelle, parce que, au lieu de ramper, comme tant d’autres, sous les ordres de son père, je me distinguais parmi les chefs, à la tête d’une troupe vaillante. Au moment où il se disposait à s’emparer, par la force, de sa proie, je le perçai de mon javelot ; il tomba sans vie. Un vaisseau de Phéniciens était prêt à partir. J’obtins d’eux, au prix d’une part de mon butin, qu’ils me conduisent à Pylos, ou dans l’Élide. Mais hélas ! , malgré tous leurs efforts, la violence des vents nous emporta loin de ces côtes, et nous fûmes jetés ici durant les ténèbres de la nuit. Épuisés de fatigue, nous nous sommes étendus sur le rivage. Je m’y suis endormi d’un profond sommeil. Ce matin, les Phéniciens, profitant d’un vent favorable,  déposèrent mes richesses sur le sable où je dormais, et sont partis pour Sidon. C’est ainsi que je suis resté seul et dans l’embarras où tu me vois.


Ulysse - Minerve, par Jan Styka

Minerve, par Jan Styka


La déesse sourit, et, prenant affectueusement la main d’Ulysse, elle parut tout à coup sous la forme d’une femme de la plus grande beauté et de la prestance la plus majestueuse. C’était Minerve elle-même, sans déguisement. On reconnaissait à son aspect la déesse de la sagesse, et la divine ouvrière dans les arts de l’industrie.


Ulysse - Minerve - William Russel Flint

Illustration de William Russel Flint


— Celui-là serait bien habile, dit-elle, qui l’emporterait sur toi dans l’art de feindre. Infortuné ! Faut-il que, dans ta patrie même, tu sois obligé de recourir aux déguisements, si familiers à ton esprit dès la plus tendre enfance ! Mais n’employons pas cet art l’un contre l’autre ; réservons-le pour les occasions où la prudence l’exige. Bientôt il nous faudra montrer que nous sommes, toi, le plus sage des mortels, moi, la déesse renommée, dans l’Olympe même.

Mais comment as-tu pu méconnaître la fille de Jupiter, cette Pallas, la compagne assidue de tes périls, celle qui protège tes jours, et qui, tout dernièrement, t’a concilié le cœur des Phéaciens ? Je viens encore, en ce moment, pour te donner des avis salutaires, pour mettre en sûreté les trésors dont, inspirés par moi, te comblèrent les princes de l’île de Schérie, et pour t’avertir de toutes les peines qui t’attendent encore dans ton palais. Ton devoir à toi est de les supporter avec constance. Surtout ne confie à personne le secret de ton retour. Souffre en silence l’insulte et le mépris, et que l’insolence de tes oppresseurs, des plus vils des hommes, te trouve impassible.

— Ô déesse, répondit Ulysse, il n’est pas toujours facile à l’œil le plus clairvoyant de te reconnaître sous les formes si diverses que tu prends. Je n’oublie pas les témoignages de ta bienveillance pendant le long siège de Troie. Aussi, aujourd’hui, c’est toi qui viens, dans l’île des Phéaciens, réveiller mon courage. Tu as guidé mes pas jusque dans le palais. Mais, je t’en supplie, au nom de Jupiter, ton père, tire-moi d’un doute trop pénible. Je ne puis me persuader que ce soit là Ithaque. Ne suis-je point encore égaré dans quelque autre contrée ? Ah ! Parle, n’est-ce pas un songe ? Suis-je en effet dans ma patrie ?

— Tu es bien toujours Ulysse, répondit la déesse. Aussi n’aie pas peur que je t’abandonne ; tu es toujours ce chef prudent, maître des mouvements de son âme. Après une si longue absence et tant de terribles aventures, quel mortel ne se précipiterait dans ses foyers, pour serrer dans ses bras sa femme, son fils, tout ce qu’il aime ? Toi, tu retiens tes pas, lu ne m’adresses pas même de question sur Pénélope, et tu veux sonder par toi-même les sentiments de son cœur. Apprends qu’elle n’a point quitté ton palais. Là, elle t’attend dans l’amertume des larmes ; rien ne lasse sa constance.

Je vais dissiper entièrement ton doute, et te montrer ton Ithaque. Vois ici le port consacré au dieu Phorcys ; vois l’olivier qui le couronne de son feuillage. Reconnais-tu cette grotte, séjour agréable et frais des Naïades, où tu vins tant de fois leur offrir des victimes ? Enfin le mont Nérite, et ses hautes forêts ? »

Au même instant elle dissipa le nuage qui entourait le héros. Il reconnut son île et éprouva un ravissement de joie ; il baisa cette terre chérie.


Ulysse - Minerve - Ithaque - Jan Styka

Illustration de Jan Styka


Levant ses bras vers les nymphes, il les invoqua à haute voix :

« Ô Naïades, filles de Jupiter, l’espérance de Vous revoir était morte dans mon cœur, je vous salue, recevez mes vœux les plus ardents. Bientôt, comme autrefois, vos autels seront couverts de nos dons, si Minerve, toujours remplie de bienveillance pour moi, daigne prolonger ma vie et bénir un fils que j’aime.

— Mon secours, dit Minerve, ne te manquera point. Mais commençons par mettre tes richesses à l’abri. Nous aviserons ensuite aux moyens d’assurer le succès de ton entreprise. »

En disant ces mots, la déesse entra dans la grotte sacrée et en parcourut tous les recoins. C’est là, dans l’endroit le plus secret, qu’elle cacha l’or, l’airain, les vêtements, le coffre, qu’il avait reçu des Phéaciens. Elle ferma ensuite l’entrée par une grande roche.

Puis, assis l’un à côté de l’autre, sous l’olivier qui ombrageait la grotte, ils préparèrent ensemble la perte des amants de Pénélope.

« Songe maintenant, dit la déesse, comment tu puniras cette troupe insolente qui, depuis trois années, règne dans ton palais, et, par des offres séduisantes, l’intimidation et la menace, met en œuvre tous les moyens pour te ravir ton épouse.

— Quoi ! s’écria Ulysse, sans toi, si tu ne m’avais pas éclairé sur ce danger, j’allais donc rencontrer dans mon palais le sort d’Agamemnon ! Les scélérats m’eussent assassiné ! Dis, par quel moyen puis-je me venger de ces audacieux ? Sois toujours à mon côté, inspire-moi l’audace dont tu remplis mon cœur au moment de la chute de Troie ; et alors, fussent-ils cent, je les attaquerais seul et demeurerais victorieux.

— Sans doute je serai près de toi, dit Minerve, et mon secours ne se fera point attendre, lorsqu’enfin l’heure de combattre sera venue. Mais il faut amener cette heure par de prompts préparatifs. Écoute : le premier soin à prendre, c’est que personne ne sache que tu es revenu. Je prétends donc te rendre méconnaissable à tous les yeux. Cette peau douce, animée, qui couvre tes membres souples, va devenir âpre et ridée ; ta tête, qu’ombrage une noire chevelure, sera chauve ; tes beaux vêtements se changeront en haillons ; tes yeux où brillent la grandeur et le courage, paraîtront ternes et timides. Tu te montreras, sous cette forme repoussante, aux amants de Pénélope, à elle-même, et à ton fils.

Va d’abord chez Eumée, l’un des intendants de tes troupeaux. Il est ton serviteur le plus fidèle, et personne n’a plus d’attachement et de respect pour ton fils et pour Pénélope. Tu le trouveras maintenant établi sous le rocher de Porax, toujours plein de vigilance pour les troupeaux confiés à sa garde. Tu recueilleras de sa bouche, ennemie du mensonge, toutes les instructions nécessaires à tes vues.


Minerve inspire à Ulysse sa vengeance, par Jan Styka


Pendant ce temps-là j’irai dans Sparte presser le départ de Télémaque, ton fils ; car il s’est rendu chez Ménélas dans son impatience d’apprendre de la renommée si tu respires encore.

 — Eh ! Pourquoi, demanda Ulysse, puisque mon sort t’était connu, ne l’en avoir pas instruit ? Doit-il être, comme moi, le jouet des tempêtes et de la fortune, tandis que des étrangers sont maîtres de son héritage ?

— Ne crains point pour ton fils, reprit Minerve ; c’est moi qui l’engageai à partir, et je l’accompagnai pour le faire connaître dans la Grèce. Loin de courir aucun péril, il est reçu avec magnificence dans le palais de Ménélas. Il est vrai que les jeunes chefs, ennemis de ta maison, lui dressent des embûches, et l’attendent sur un vaisseau pour l’immoler. Mais la terre couvrira leurs corps avant qu’ils accomplissent leur dessein. »

En achevant ces mots, Minerve toucha Ulysse de sa puissante baguette. Sa chair, tout à l’heure lisse et unie, se flétrit, sa peau fut pendante. Toute sa personne fut celle d’un vieillard qui plie sous le poids des années. Aucun cheveu sur sa tête. Ses yeux, brillant naguère d’un feu divin, se sont éteints. À la place de ses habits somptueux, de sales lambeaux, noircis par la fumée, et, sur ces lambeaux, une longue peau de cerf râpée. Minerve mit un bâton dans sa main tremblante, et suspendit à ses épaules, par une vieille courroie, une besace rapiécée. La déesse, ayant achevé de se concerter avec Ulysse, s’éleva dans l’air et vola promptement vers Télémaque à Lacédémone.


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